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Le lac Saint-Pierre

Entrevue filmée

Yvon Gobeil, pêcheur commercial de Notre-Dame-de-Pierreville à la retraite

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ENTREVUE
(6 minutes 38 secondes)

ENTREVUE D'YVON GOBEIL

Je me présente. Je suis M. Yvon Gobeil. J'ai fait de la pêche commerciale 42 ans. J'ai été très satisfait de mon métier.

La pêche commerciale commençait « mettons » le printemps au mois d'avril, aussitôt que la glace était partie. Là, eh bien, on étendait nos pêches. On allait visiter nos pêches de bonne heure le matin. Ensuite, on amenait le poisson à la maison. Là, les enfants et la femme arrangeaient le poisson. Moi, de temps en temps, je retournais changer des verveux de place. Une journée de pêche, c'était une journée très, très longue. C'était 12 à 15 heures par jour. Ça dépendait tout le temps du poisson qu'on pognait. Des journées, c'était bon mais d'autres journées, c'était moins bon. Les périodes de pêche c'était d'avril aller jusqu'aux glaces d'automne, au mois de novembre ou décembre. Ça dépendait toujours de la température, comment la température était. On levait nos pêches aux glaces.

Ici, c'est ma poissonnerie où j'arrangeais le poisson. On avait des grossistes qui passaient deux fois par semaine. Les grossistes ramassaient notre poisson. En même temps, on avait du détail. On vendait au détail. La clientèle que j'avais venait surtout à la maison. Mais j'ai fait du porte à porte pendant dix ans de temps.

Quand on a commencé la pêche commerciale, on a commencé à la rame, qu'on appelle à la rame. On avait comme une barrure en avant avec un trou. On mettait une voile. Quand le vent était bon, on mettait notre voile. Quand le vent n'était pas bon, on s'en venait à la rame. Ça prenait au moins des trois, quatre, cinq heures pour s'en venir. Après ça, on a évolué. On a eu des moteurs, des quinze forces. Maintenant, on est rendu avec des 90 forces. Ça a pas mal évolué.

J'ai perdu mes parents jeune. J'ai perdu mes parents à 13 ans. J'ai été chez un pêcheur commercial. Je suis resté chez un pêcheur commercial trois ans. C'est là que j'ai commencé à prendre le goût de la pêche commerciale. J'allais à la pêche avec eux-autres et à un moment donné... Je n'ai pas fait seulement que de la pêche. J'ai navigué. J'ai travaillé partout, Montréal et... J'ai commencé la pêche à 18 ans. J'ai arrêté à 60 ans. Je n'avais pas le choix. J'ai été obligé d'arrêter parce que j'ai fait trois infarctus. Parce qu'autrement, je n'aurais pas arrêté. Je n'aurais pas arrêté. J'aurais continué. Je m'ennuie pas mal de ça la pêche. Je m'ennuie pas mal.

Ça, c'est un verveux. C'est un engin de pêche pour pogner toutes les sortes de poissons d'eau douce: barbotte, barbue, achigan, perchaude. Ce qui arrive c'est que c'est étendu comme un entonnoir. Après ça, on a un « guideur » dans le centre. Et, après que le poisson ait traversé ici, le troisième sac, là il ne peut plus sortir. Il entre par en arrière, en arrière des deux ailes, et il s'en vient ici, en avant. Après ça, il ne peut plus sortir. Là, après ça, on étend notre « guideur », un « guideur » de 60 pieds de long qui s'en vient dans le centre, ici, comme ça, qui fait 60 pieds de long. Là, vous pouvez en mettre trois ou quatre de long tout dépendant de la profondeur de l'eau. On suit la profondeur de l'eau. Là, le poisson suit ça. Là, il rentre. Rendu dans le troisième sac, il ne peut plus sortir. Ça, on appelle ça un verveux.

Aujourd'hui, le verveux est tout en nylon. Les cerceaux sont tous en aluminium et en acier. C'est bon. C'est bon pour 25, 30 ans. Il n'y a pas de problème. Vous n'avez pas besoin de mettre du goudron dessus. C'est bon pour longtemps. Mais, anciennement, quand j'ai commencé la pêche, ça c'était du coton. Il fallait tout goudronner ça au moins trois fois par année. Les cerceaux c'était tout en orme. On coupait des petits ormes. On « scarfait » ça et on faisait notre cerceau, nous autres même. Quand on a commencé, on tricotait tous nos filets, nous autres même. On avait des aiguilles et on avait des moules exprès la grandeur de la maille qu'on voulait: un pouce, 7/8. Vous savez. On prenait la grandeur et on laçait toutes nos pêches. On faisait ça tout l'hiver renouveler les verveux. Parce que les verveux en coton, il ne fallait pas les laisser trop longtemps parce qu'ils pourrissaient. Il fallait tout le temps les goudronner tandis que ceux-là, c'est l'avantage de ça, c'est bon pour longtemps. Même les flotteurs, les flotteurs qu'il y avait ici, c'était tout en bois. Des flotteurs après les ailes. Ça ici, c'était tout en bois, en cèdre. On prenait des flottes de cèdre. On prenait des crampes et on crampait ça après le gros maille.

La perchaude ça, c'était au printemps en commençant. Quand on commençait, les glaces parties, c'était la perchaude. Là, après ça, il y avait la barbotte. Après ça, on tombait à l'anguille au milieu de mai. Là, on commençait à l'anguille aller jusqu'à septembre, octobre. On prenait de l'anguille.

Ça, c'est un filet maillant pour pogner l'esturgeon sur le lac Saint-Pierre. C'est un filet de huit pouces de mailles étirées pour pogner l'esturgeon assez gros parce que le petit on n'a pas le droit. Ça, vous avez une pesée en bas. Vous avez un flotteur en haut. Il ouvre à peu près de sept pieds; six, sept pieds de haut.

Pour commencer, on fait sécher notre poisson, notre esturgeon, la barbue, toutes les sortes de poissons. On les met sur des grilles à pain. On le sale. On le laisse là toute la nuit. Le lendemain matin, on l'amène ici. On le met sur les grilles du fumoir sur la peau tout le temps, pour pas que la chair pogne le noir des grilles. Là, on fait fumer ça. Ça dépend tout le temps de l'épaisseur du poisson. Si le poisson est plus épais, on le laisse plus longtemps. Si le poisson est pas trop épais, on le laisse moins longtemps. Ça peut être de deux heures à trois heures. Le fumoir, c'est moi-même qui l'a fait avec un de mes beaux-frères.

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