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Le lac Saint-Pierre

Entrevue filmée

Huguette Caya, Corporation de la Commune de Baie-du-Febvre

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ENTREVUE
(6 minutes 54 secondes)

ENTREVUE D'HUGUETTE CAYA

Bonjour! Moi, c'est Huguette Caya. Je suis née à Baie-du-Febvre. Je suis fondamentalement producteur agricole et je m'implique à la Corporation de la commune de Baie-du-Febvre depuis déjà maintenant au moins six ans. Mon implication, c'est que j'ai été présidente de la Corporation de la Commune jusqu'à tout récemment, mais je siège encore sur le Conseil d'administration de la Commune à titre de syndic. Les syndics, leur fonction c'est justement l'administration du territoire de la Commune. La gestion et l'administration.

La Commune, son histoire elle est longue. Elle a au moins 300 ans d'histoire. Ça a commencé tout ça avec le régime seigneurial. Le seigneur, qui est arrivé dans le coin, dans la Baie Saint-Antoine qui est juste ici à côté, a légué une partie de son terrain pour que chacun puisse mettre des animaux en pâturage afin d'assurer sa subsistance. Ça a duré du début de la colonie jusqu'en 1822. Et, cette période, du début de la colonie à aller à 1822, ça se gérait sans règlement, sans rien... Et de là, des conflits énormes pour la délimitation du territoire, pour l'appartenance, la gestion. Alors, en 1822, le gouvernement a légiféré avec une loi sous le régime du roi établissant, formellement et de manière stricte, l'identité de la Commune... Et de là, il lui a donné un nom... Un nom qui est extrêmement long et qui s'appelle « Le président et les syndics de la Commune de la Baie Saint-Antoine »; communément appelée Baie-du-Febvre. Avec le temps, c'est sûr que le nom légal est très long. Avec le temps, ça a été beaucoup raccourci. Communément, on l'appelle la Commune de Baie-du-Febvre. Au début, c'est ça, en 1822, la gestion n'était pas facile. Alors, on a fondé le conseil d'administration formé d'un président et de cinq syndics pour gérer cet immense territoire. Au début, le territoire était très grand. Il s'en allait des limites existantes de la Commune qui avoisine Pierreville aller jusqu'à Nicolet. C'est un immense territoire qui longe tout le long du lac Saint-Pierre au grand complet. Ce territoire-là, c'était vraiment pour « pâturager » les animaux. À chaque année, au mois de mai, le conseil d'administration tenait une réunion annuelle qui servait à répartir le nombre d'animaux que les gens pouvaient mettre en pâturage. Les gens avaient le droit à tant de bêtes à cornes par année selon la saison de végétation. Et les gens, en contrepartie, devaient payer une rente au seigneur selon ce qu'ils possédaient.

De 1822 à aller jusqu'aux années 1970, la vocation de la commune, en grande partie, était louée pour pâturage agricole seulement, donc pâturage pour les animaux. Chacun venait y faire des travaux. Chacun s'en occupait. C'est vraiment commun. C'est un territoire commun. En 1952, le gouvernement du Québec a exproprié une grande partie du territoire de la Commune et l'a réservé à la Défense nationale. La grande partie du territoire qui a été exproprié, ça donne de Baie-du-Febvre à Nicolet au grand complet.

À partir des années 1970, les animaux se sont mis à être beaucoup moins nombreux en pâturage sur les terrains de la Commune. Ça a amené une nouvelle manière de voir. Bon! Qu'est-ce qui va se passer? C'est là que la vocation de la Commune a commencé à changer un peu. Un comité a été formé pour essayer de songer à l'avenir de la Commune. Qu'est-ce qui va arriver dans le futur? Qu'est-ce qu'on va en faire? Quelle va être sa vocation? Où on s'en va? Suite à ça, il y a une partie du terrain de la Commune, toute la partie qui va vers Pierreville, a été réservée ou louée pour des aménagements fauniques. La partie qui est tout près du village de Baie-du Febvre, donc à l'autre extrémité vers Nicolet, a été conservée en culture. Et de là, pendant quelques années, elles ont été louées à des producteurs pour faire différentes cultures.

Aujourd'hui, la Commune est encore divisée comme en 1980, en trois parties un peu distinctes. La partie qui est sous aménagements avec Canards Illimités. La partie qui est en culture, qui est louée à un producteur du coin avec un contrat de trente ans. Il y a déjà la moitié du contrat qui est faite. Lui s'occupe de cultiver l'ensemble des terres qui sont cultivables sur la Commune. Donc, c'est lui qui cultive 166,3 hectares de terre. C'est de la grande culture, en grande partie. Parfois, c'est maraîcher. Parfois, c'est pour des conserveries. Et l'autre partie du terrain de la Commune, qui représente autour de 3 hectares, ce sont des chalets comme on voit tout le tour d'ici. Des chalets que les gens louent... louent le terrain seulement. Les gens, le chalet leur appartient et c'est pour de la villégiature. En grande partie, ce sont des chasseurs, des gens qui aiment la pêche, la chasse. Des gens qui trouvent l'endroit très beau parce que le paysage est magnifique. Ces gens-là n'ont pas droit de résidence à l'année. C'est vraiment une occupation occasionnelle à cause des contraintes environnementales et des lois qui existent sur le terrain.

Des communes, il n'en existe pas beaucoup. Il en reste vraiment peu au Québec. C'est à nous à protéger notre patrimoine, protéger notre histoire si on veut que d'autres aussi connaissent une richesse aussi grande que celle que chacun de nous possède. Merci!

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