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Musée virtuel du Canada
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Le lac Saint-Pierre

Vannerie abénakise

Au début du XVIIIe siècle, des Abénakis sont venus s'installer sur le bord de la rivière Saint-François pour former la communauté d'Odanak. Ce peuple subsistait grâce à la chasse, la pêche, la cueillette de petits fruits et l'agriculture. Les femmes et les hommes participaient activement à la confection de paniers tressés en frêne et en foin d'odeur. De nos jours, les Abénakis plus âgés sont fiers de transmettre les secrets de cette activité traditionnelle aux plus jeunes afin que se perpétue l'art de la vannerie.

Abondante végétation sur les berges de la rivière Saint-François
Vue sur la rivière Saint-François près du sentier Tolba à Odanak

Pour en savoir plus: Exposition virtuelle « La vannerie abénakise:d'hier à aujourd'hui »

La première étape consiste à retirer l'écorce de l'arbre abattu. Puis, les hommes détachent les éclisses en frappant le tronc avec le dos de leurs haches. Le frêne noir est l'espèce recherchée car c'est le seul arbre qui, lorsqu'il est battu, permet de séparer les différents anneaux de croissance. Le tronc doit être humide pour être plus souple afin de ne pas craquer.

Deux hommes retirant les éclisses d'un frêne à l'aide de haches durant les années 1960.
Devant l'église catholique d'Odanak, durant les années 1960, Jean-Marie Msadoques et Alexandre R. O'bomsawin battent un tronc de frêne avec le dos de leurs haches afin d'en retirer des éclisses.

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Une fois les anneaux séparés les uns des autres, on emploie la « fendeuse » pour diviser les éclisses. Par la suite, on affine les éclisses graduellement à l'aide de divers instruments. Ainsi, on les racle pour améliorer leur finition en les rendant plus minces, plus douces et plus flexibles sans toutefois altérer leur résistance.

Un homme divisant l'éclisse d'un frêne durant les années 1960.
Alexandre R. O'bomsawin durant les années 1960

Les Abénakis ont longtemps fabriqué des paniers dans un but purement utilitaire. Vers 1870, c'est devenu une véritable industrie qui se prolongea ensuite pendant sept décennies.

Cime des arbres et envolée en V de Bernaches du Canada au-dessus d'Odanak
Envolée de Bernaches du Canada au-dessus d'Odanak

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De la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1940, les familles abénakises partaient vendre leur production de paniers dans des lieux de villégiature aux États-Unis. Les nombreux touristes fréquentant ces endroits représentaient une clientèle fort intéressante qui leur procurait des revenus substantiels. La venue du plastique après la Seconde Guerre mondiale aura un impact très négatif sur la vente des paniers en frêne.

Un homme derrière un étal de paniers au Massachusetts vers 1930.
Étal de paniers de la famille de Jules Robert-O'bomsawin à Northampton au Massachusetts vers 1930
Un homme devant son comptoir de paniers et de souvenirs abénakis vers 1931
Alexandre Nolett vers 1931 à Ogunquit dans le Maine devant son comptoir de paniers et de souvenirs abénakis.

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Une jeune femme confectionnant un panier dans un étal de souvenirs indiens vers 1935.
Dora O'bomsawin, une jeune vannière, confectionne un panier dans l'étal de souvenirs indiens d'Adélaïde Masta à Asbury au New Jersey vers 1935.
 Une femme au comptoir d'un magasin rempli de paniers vers les années 1930
Marie-Anne Portneuf attend les clients au comptoir d'un magasin aux présentoirs bien garnis de paniers vers les années 1930.

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Annette Nolett enseigne à ses deux petites-filles les rudiments de la vannerie abénakise. Cette grand-mère attentionnée examine avec intérêt l'évolution de leur travail.

Une grand-mère et ses deux petites-filles confectionnant des paniers.
(de gauche à droite) Angelica Duane, Annette Nolett et Alice Thompson

Il est nécessaire d'humidifier légèrement les minces rubans de frêne afin de les rendre plus souples et ainsi plus faciles à manier lors de la confection du panier.

Une femme debout derrière une table et confectionnant un panier.

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Les rubans et les fils de frêne sont teints en une variété de couleurs; ce qui procure une touche plus fantaisiste aux objets confectionnés. Les fils de frêne plus fins servent à lier entre eux les rubans plus épais.

Vue rapprochée sur les mains d'une vannière lors de la confection d'un panier

On commence par la base puis on tisse les rubans de frêne jusqu'au haut du panier.

Une femme assise derrière une table et confectionnant un panier.

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Chaque vannière a son style, sa façon d'orner ses créations. Annette aime bien ajouter des tresses de foin d'odeur à ses créations. Sa petite-fille, Angelica, ajoute souvent un élément évoquant la nature: fleur, papillon, libellule.

Divers paniers portant des motifs inspirés de la nature.

Une poignée tressée en foin d'odeur et des pointes en relief ornent certains paniers. Ces pointes évoquent les épines de porc-épic. Pour obtenir ces formes, on retourne le ruban d'éclisse sur lui-même.

Paniers en frêne de différents formats

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Les vannières utilisent des rouleaux d'éclisses de frêne de différentes largeurs, des moules de toutes sortes, des outils et du foin d'odeur pour réaliser leurs créations.

Outils et matériaux utilisés en vannerie

Angelica Duane mentionne que c'est pour se rapprocher de sa grand-mère qu'elle s'est mise plus sérieusement à pratiquer la vannerie depuis quelques années. Le partage de cette tradition entre Annette Nolett et ses deux petites-filles contribuera sûrement à perpétuer l'usage de cet art ancestral dans la communauté abénakise d'Odanak.

Une grand-mère et ses deux petites-filles montrant les matériaux et les outils pour faire de la vannerie.
(de gauche à droite) Angelica Duane, Annette Nolett et Alice Thompson

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La production de paniers de toutes dimensions et de formes variées est la plus abondante, mais les vannières s'amusent aussi à confectionner des signets et même des porte-épingles dont la base est en frêne.

Une femme montrant sa production de paniers.

On voit sur cette photo des jauges déposées sur des moules. La lame d'une jauge aide à diviser l'éclisse en lanières plus fines. Les moules donnent la forme aux paniers. Ces outils, de fabrication artisanale, ont été inventés par les autochtones d'Amérique du Nord.

Jauges et moules utilisés pour la vannerie

De nos jours, les créations de vannerie abénakise sont considérées comme de vraies œuvres d'art et sont recherchées par les collectionneurs.

Papillon monarque butinant sur une fleur de topinambour.
Papillon monarque butinant sur une fleur de topinambour près du sentier Tolba à Odanak.

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