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Musée virtuel du Canada
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Le lac Saint-Pierre

Entrevue filmée

Paul Messier, technicien de la faune et directeur général de la Société d'aménagement de la baie Lavallière
Caroline Courchesne, étudiante en environnement au secondaire
Fannie Cartier, étudiante en technique de la faune au Cégep

Pour en savoir plus : Société d'aménagement de la baie Lavallière

Transcription de la vidéo : Consulter

ENTREVUE
(8 minutes 37 secondes)

ENTREVUE DE PAUL MESSIER

Paul Messier : Bonjour! Bienvenue à la SABL, Société d'aménagement de la baie Lavallière. On a un site exceptionnel qui s'appelle la Maison du Marais où on a des activités d'interprétation. Notre but ultime c'est l'éducation en conservation, donc la protection des milieux humides, surtout, étant donné qu'on a la Baie de Lavallière en arrière qui a 21 kilomètres carrés. On est au site de la Maison du Marais depuis les années 2000. Puis, on a développé, au fil des ans, des infrastructures d'accueil pour l'écotourisme surtout. On a comme activité des locations de kayaks, des locations de canots ou on invite les gens à visiter, par eux-mêmes, soit la Baie de Lavallière ou les îles de Sorel. La Société d'aménagement de la baie Lavallière, c'est séparé en trois volets. Le premier volet, dont je vous ai parlé, l'éducation à la conservation. Il y a un autre volet qui est la recherche faunique. Et le dernier volet qui est le camping du Chenal-du-Moine pour accueillir les gens. Mais, tout ça englobe tout le temps la structure de conservation. On essaie de passer des messages dans toutes nos activités. Quand ça a parti la Société d'aménagement de la baie Lavallière, en 1989, c'étaient des chasseurs, des pêcheurs et des observateurs de la faune. Eux ont décidé de former une association pour protéger en premier la Baie de Lavallière et aussi l'aménager. Depuis ce temps-là, on participe à des programmes d'aménagement, de recherche dans la Baie de Lavallière et aussi, ça s'est étendu aussi dans les îles de Sorel, comme vous allez le voir tout à l'heure, on va parler de baguage de canards.

Ici, nous sommes dans la Baie de Lavallière. La Baie de Lavallière, c'est un marais aménagé. On dit que c'est le plus grand marais aménagé de l'est de l'Amérique du Nord. C'est un des derniers bastions, si on peut dire, d'habitats naturels qu'on peut retrouver dans la région, à part les îles de Sorel. C'est pour ça qu'on retrouve une grande quantité d'oiseaux, 300 espèces d'oiseaux, 180 qui nichent. Ces espèces d'oiseaux sont attirées par la diversité des habitats. On a les marécages qui sont constitués de gros arbres, d'érables argentés en majorité, de frênes rouges ou de saules noirs. Et aussi, les marais, les herbiers aquatiques, les marais profonds, peu profonds, alors ça attire d'autres espèces d'oiseaux. C'est pour ça qu'on en retrouve tant que ça. Et chaque saison apporte son lot d'oiseaux. Au printemps, c'est plus l'observation de la sauvagine. Un peu plus tard, ce sont les oiseaux nicheurs : les bruants et tout ça qui vont s'installer avec les poules-d'eau, les râles et tout ça. À l'automne, le phénomène qui est intéressant à partir du mois d'août, ce sont tous les limicoles, des petits échassiers qu'on peut observer sur les plages. En plus, un petit peu plus tard durant l'automne, il y a de bons passages de rapaces, d'oiseaux de proie. Pourquoi ils passent ici? C'est parce qu'il y a des courants ascendants. Ça leur permet de prendre de l'altitude pour faire des migrations et, en plus, de se nourrir parce qu'il y a d'autres espèces d'oiseaux et il y a des mammifères aussi qui vivent dans ces habitats-là qui attirent ces oiseaux-là pour se nourrir. C'est le joyau du Québec, je vous dirais, pour l'observation des oiseaux. À chaque jour, on découvre des espèces parce qu'il y a des espèces qui ne viennent pas d'ici et qui par les vents et les tempêtes se ramassent dans le coin, ou encore, il y a des espèces qui prennent de l'expansion comme l'Urubu à tête rouge et la Grande Aigrette qui maintenant niche en abondance au lac Saint-Pierre. Pour l'observateur d'oiseaux, c'est un lieu privilégié.

(À la station de baguage) Alors, je fais les petites portes pour que les canards puissent rentrer. Là, quand les canards sont en dedans, ils ne trouvent jamais la sortie. Tu sais, quand j'arrive en chaloupe, ils s'envolent. Il y a un filet qui va par-dessus. Ils ne cherchent pas à sortir. Ils cherchent à se sauver vers le fond. Dans le fond, c'est la cage de capture. Alors, je pousse les oiseaux là. Je referme le tunnel. Après ça, je les pousse jusqu'en haut. C'est là qu'on commence les opérations de baguage.

L'installation du grillage c'est pour permettre aux canards de s'habituer au grillage et au plateau, parce qu'ils ont peur. Ce sont des canards sauvages. L'opération, ça commence... Là, j'ai commencé la semaine passée. Avant que les canards soient habitués, que le filet soit sur le toit, ça va prendre deux semaines. Au bout de deux semaines, là on ferme le filet. Et là, les canards rentrent et là, on va commencer à baguer.

Numéro 16, jeune femelle. On est dans la cage 4. Caroline Courchesne : Oui. Paul Messier : Il faut qu'elle soit bien ronde et que la fente ne soit pas ouverte parce que, des fois, on a trouvé des canards et la fente était ouverte. Ils restaient pris dans les petits branchages. Ils n'étaient pas à l'abri des prédateurs. Ils se faisaient capturer.

Tu remarqueras, le canard va toujours partir vers le vent. Pour monter, c'est comme un avion. Il n'aime pas ça partir contre le vent.

Quand on voit du rouge, comme ça, et que le cloaque ne s'ouvre pas au complet, ça nous indique que c'est une jeune encore. Ce sont tous des critères pour se rassurer que c'est une jeune de l'année. Pourquoi on fait ça ? C'est pour voir les progressions de population des canards. S'il y a une espèce plus abondante qu'une autre, on va faire des quotas de chasse en fonction de ça. Comme une année, on permettait de tuer huit Canards colvert au lieu de tuer des Canards noirs pour les remplacer. C'est par rapport à ça, aux stations de baguage. Parce qu'on s'est aperçu que le Canard colvert prenait de l'ampleur et que le Canard noir diminuait. Alors là, on est passé de huit Canards colvert à deux noirs. Ça a changé au fil des ans. Depuis 30 ans, le Canard colvert a pris la place du Canard noir.

Regarde. J'ai sorti deux canards pour te montrer la différence entre un Canard colvert qui est à ma gauche et le Canard noir qui est à ma droite. Puis ça, c'est une jeune femelle. Juste en la regardant, je le sais déjà. Ça fait un secousse que je fais ça. Caroline Courchesne : Oui. Paul Messier : Tu vois la différence. Il est beaucoup plus noir. Aussi, au niveau des ailes, regarde les miroirs ne sont pas pareils. Tu vois la couleur. Le bleu n'est pas pareil. Il n'y a pas les deux lignes blanches aussi qui bordent... L'aile est plus grise aussi. Ça, c'est un Canard colvert, un jeune mâle, et celle-là c'est une jeune femelle de Canard noir.

Aussi, la station du lac Saint-Pierre, depuis des années, ça sert de station éducative. Il y a des stagiaires, comme toi, qui viennent apprendre à baguer. Et même, il y a eu tous les bagueurs du Québec qui ont passé au lac Saint-Pierre pour baguer parce qu'ils sont venus apprendre ici. Parce qu'on est une des plus vieilles stations. Les premiers canards qui ont été bagués au lac Saint-Pierre, c'est en 1938. Alors, ça commence à dater. La station au fil des ans, il y a des années où il y a eu beaucoup de gens qui ont travaillé à la station, d'autres moins. Là maintenant, c'est reparti depuis 1988. C'est la SABL qui s'occupe de la station de baguage au lac Saint-Pierre. On bague 3000 canards par année à peu près. Caroline Courchesne : On est pas mal rendu là. Paul Messier :... surtout des Canards colvert.

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